Résumé :
Rose Townsend est une jeune femme combative dont le visage défiguré conserve les traces d’un passé de maltraitance. Engagée par Megan McGregor, à peine plus âgée qu’elle, pour aider son frère jumeau Callum atteint d’une phobie du contact, elle va tenter d’utiliser l’écriture comme thérapie en mettant des mots sur ses maux. Invitée à demeurer à Curling Manor, un manoir aussi ténébreux et énigmatique que ses occupants, Rose se heurte à la perversité de Callum. Les sentiments ambivalents qu’il lui inspire sont autant d’épreuves à traverser, même lorsqu’elle découvre qu’il peint en utilisant son propre sang et qu’il entretient avec sa sœur une relation équivoque, elle ne parvient pas à s’en éloigner.
Au-delà des rumeurs qui circulent sur ce couple fusionnel et du mystère qui plane sur sa relation avec Callum, Rose parviendra-t-elle à exhumer un passé douloureux sans y perdre la vie ?
Et si les falaises gardaient en leur sein un autre secret bien plus sinistre que celui que cachent Megan et Callum McGregor ?
Cette lecture est très déstabilisante (mais dans le bon sens), on plonge dans un univers très sombre, un univers dont la lumière est si peu présente et surtout dont la fin est enchanteresse.
Rose qui écrit depuis deux ans, elle a comme qui dirait, une vie dénuée de toute attraction, de toute palpitation. En effet, célibataire, peu de relationnelle, elle va postuler à un poste d’écrivaine, en espérant pouvoir enfin être publiée et reconnue pour son talent. Mais il faut dire que ce poste semble des plus mystérieux, peu d’informations dans l’annonce et lors de l’entretien, après une interminable attente de réponse, une question lui sera posé par la maîtresse des lieux, une qui la déstabilisera.
« Seriez-vous apte à écrire un futur, celui d’une existence qui se meurt devant mon impuissance. »
Les jumeaux McGregor sont plus que frère et sœur, ils ont vécu une existence des plus particulières, une existence qui les a unis plus que la norme, leur fusion est aux yeux des autres immorale mais ils ont recherché un réconfort auprès de la personne qui les connaissait le plus.
Un secret les lie, un secret qui mettrais à genoux tout le monde, un secret qu’ils seraient prêt à emporter dans leurs tombes.
Outre cet entretien quelque peu étonnant, la rencontre avec Callum, cet être tourmenté, celui qui souffre d’une phobie du contact humain, va être aux yeux de l’écrivaine un homme plus que mystérieux, un homme complexe et difficile à comprendre.
« L’homme soudain désemparé me parut sublime à la lueur de l’âtre. Vêtu d’un simple jean serré et d’une chemise blanche aux manches retroussées, il dégageait un charme mélancolique et irrésistible. »
Ensemble, du moins c’est que va essayer de faire Rose, elle va se rapprocher de Callum, apprendre à le connaitre pour mieux l’aider à se sortir de son état phobique, l’aider à sortir des ténèbres dans lesquelles il sombre peu à peu, malgré le trouble qu’il lui provoque elle retrouve en lui un homme attirant, un homme attrayant, un homme dont elle pourrait facilement aimer, mais les rumeurs sur les jumeaux et leur relation, les rejets du peintre et surtout les non-dits la poussent à garder une certaine distance avec lui.
Callum va ressentir en présence de sa Rose des sensations qui lui étaient encore aujourd’hui perdus, il va constater que la présence de la jeune femme et de son envie de le guérir sont pour lui comme un baume au cœur, il ressent des sentiments mais il s’interdit de la noircir par son univers.
Alors c’était la première fois que je lisais cette auteure et je dois dire que j’ai adoré ce livre, j’ai eu juste un peu de mal à rentrer dans l’histoire car la plume n’est pas comme celle qu’on a l’habitude, le vocabulaire est un peu soutenu mais une fois que je me suis habituée à l’écriture, j’ai dévoré les pages les unes après les autres, Callum est certes un homme plein de surprises mais il est surtout un être torturé par les secrets et son envie de protéger sa jumelle.
Elle nous a offert une histoire où se mélange à la fois la passion, l’amitié, le doute, l’abandon et tant d’autres émotions que vont ressentir ses personnages. L’auteure a su conserver le mystère jusqu’à la fin au point de nous frustrer par moment car quand on pense enfin cerner le personnage de Callum, on se rend vite compte que le soufflé retombe aussi vite qu’il était monté. C’est par moment le principe du un pas en avant, deux en arrière mais on comprend vite que c’est pour laisser le temps de nous prendre d’affection pour cet homme. Je l’avoue, je suis sous le charme du peindre énigmatique, ce peintre qui voit en ses peintures une manière d’exprimer ses sentiments les plus enfouis, de révéler ses secrets, un peintre destructeur et aux mœurs particulières.
« Elle m’émouvait autant qu’elle me rebutait, car ce qui était visible sur elle ne l’était pas en moi et, pourtant, chacun de nous avait une terrible croix reposant sur ses épaules qu’il trainait jusqu’à l’épuisement. »
Les lectures de Maria et Kass 