Résumé :
Quand les sentiments sont plus forts que les cicatrices du passé…
Léonor n’a pas le choix. Elle a promis à sa mère qu’elle suivrait une thérapie de groupe, même si elle ne comprend toujours pas comment parler à des inconnus pourrait l’aider à surmonter le drame qu’elle a vécu. Et, pour faire de cette obligation un vrai calvaire, elle doit en plus le supporter, lui : Harvey. Ce jeune homme au regard envoûtant qui ne peut pas s’empêcher de la déstabiliser chaque fois qu’ils se voient. Pourtant, lorsqu’ils sont mis en binôme le temps d’un exercice pratique, Léonor découvre qu’il est peut-être plus sensible qu’il ne le laisse paraître, et que lui non plus n’a aucune envie d’être là. Alors qu’ils n’auraient jamais dû se rencontrer, ces réunions pourraient bien les rapprocher…
Ce groupe de soutien est sa dernière chance, elle n’a pas le choix elle va devoir interagir avec des inconnus sur son mal-être, sa peine et sa souffrance si elle veut que sa famille la laisse enfin en paix. Il n’était pas question pour Léonor de s’épancher sur ce drame qui a été un tournant dans sa vie, elle préfère tout oublier grâce à l’alcool, grâce aux excès. Laisser tapis dans l’ombre ce qui se cache derrière ces mots rassurants qu’elle lance devant les autres.
Elle qui est loin de chez elle, loin de ces horribles souvenirs pensait tourner la page sur ce qui la ronge de l’intérieur, elle va vite se rendre compte que le mal ne nous laisse jamais en paix et qu’un simple mot, une simple émotion peut tout faire ressurgir pour balayer tout sur son passage.
Cette première séance ne se passe pas comme elle le souhaitait, non seulement Léonor pensait ne pas avoir à participer et ne faire qu’être spectatrice des malheurs des autres, elle va se confronter à un membre qui ne semble pas la porter dans son cœur, un homme dont le regard la trouble mais les mots la blessent.
Harvey est, était un danseur professionnel, il ne veut qu’une seule chose dans cette vie, remarcher, redanser, revivre. Pour lui être dans ce fauteuil est un calvaire. Il lui est inenvisageable de rester dans cet état, même si pour son entourage c’est sans issue, tant qu’il lui restera un souffle de vie il ne perdra pas espoir. Mais après des mois et des mois de rééducation, il sent que ses chances s’menuisent au point de prendre chaque parole de travers et surtout de ne pas supporter la moindre intervention de personne inconnus. L’arrivée de cette nouvelle venue est pour lui un simulacre de la part de cette dernière, pour lui sa place n’est pas légitime car elle ne fait que semblant. Elle ne s’intéresse pas à la vie des autres et surtout elle ne partage pas sa peine. Entre eux ce sera en dents de scie ; même si par moments chacun mais de l’eau dans son vin, cette résolution ne tiendra pas longtemps.
Surprendre des discussions ne sera pas ce qui rendra plus malléable Harvey et Léonor va vite le comprendre, ce dernier va s’en prendre à la jeune femme de la plus virulente des façons. Comprendre pourquoi il agit de la sorte est une perte de temps et le voir jouer la girouette l’épuise.
Mais un exercice donner par l’animateur du groupe vont les pousser à passer du temps ensemble, ils vont devoir se rendre un service et ce sans pouvoir refuser.
Ces instants passés ensembles les conduiront vers un plus, ils vont se découvrir dans leurs vies, leurs univers. Ils vont ressentir de l’émotions, des sentiments et de l’incompréhension. Mais voilà, dans la vie rien ne nous tombe dans la main, l’amour avec un grand A n’est pas toujours devant notre nez, on doit se battre pour en avoir le droit, on doit combattre nos démons et avoir une vie sereine. Mais tourner la page est douloureux au point de se perdre ou de perdre ce qui devrait être le plus important pour nous.
L’auteure évoque plusieurs thèmes dans ce roman, nous avons le deuil, l’espoir, le handicap mais surtout le combat des sentiments. Elle nous montre que pour nous reconstruire on doit prendre des risques même s’ils peuvent nous faire tout perdre. On ressent la douleur qui grandit chapitre après chapitre, celle qui nous ravage, celle qui nous fait tourner la tête et qui nous met ko.
Les personnages sont bien travaillés mais la psychologie du deuil est elle moins invasif, elle est même je pense un brin survolé car j’aurais aimé plonger encore plus dans la noirceur des deux personnages. Le doute nous accompagnera jusqu’à la fin, nous attendons le soulagement qui nous libérera de cette frustration dont l’auteure a empli son roman. Les rebondissements sont tels les danses, les ballets que souhaite retrouver Harvey.
Ce fut une bonne découverte, une lecture entrainante et un combat à chaque page.
Les lectures de Maria et Kass 