Black Ink Editions·Citations·Penelope Douglas

Citations Credence de Penelope Douglas

En ce 19 janvier 2023 c’est la journée internationale du pop-corn, donc journée de lecture/série.

Pour moi c’est l’occasion de vous montrer que le livre Crédence de Penelope Douglas n’est pas qu’un livre qui bouscule les codes par son thème si mal compris, cette relation hors norme et le contexte particulier. Ce roman est aussi criant de tristesse par rapport au personnage de Tiernan qui s’est battu depuis sa naissance pour trouver sa place dans ce monde. Cherchant désespérément à être aimée comme elle aurait dû l’être par ses parents disparus tragiquement.

Au travers de ces citations j’espère que votre avis changera sur ce roman si vous aviez des inquiétudes et n’hésitez pas à venir en discuter.

« Je reste là, figée, à attendre que la brûlure dans mes yeux arrive. La piqûre des larmes. La douleur dans ma gorge. Je veux que les larmes coulent. J’aimerais qu’elles le fassent. Mais elles ne viennent pas. Et voilà qui m’inquiète davantage que la mort de mes parents. »

« -Tu n’es pas mon père, tu sais ? Je suis venue ici de mon plein gré, et je peux repartir quand je veux.

Mais au lieu de s’éloigner ou de m’ignorer, une pointe de malice se dessine dans ses yeux, et il sourit.

-Peut-être, se moque-t-il. Ou peut-être que je déciderai qu’il serait bon que tu passe un peu de temps ici et que tu restes.

Mon cœur s’accélère.

-Au moins jusqu’à ce que je te voie rire, ajoute-t-il. Ou crier, hurler, pleurer, te battre ou plaisanter… Bref, jusqu’à ce que je reçoive plus qu’un hochement de tête en guise de réponse. »

« -On a internet ici aussi, tu sais ? Hannes et Amelia de Haas. Ils étaient obsédés l’un par l’autre.

Il tourne la tête, pour que je puisse voir ses lèvres pendant qu’il parle, mais je reste figée.

Il poursuit :

-Ils ont eu un enfant, parce qu’ils pensaient que c’était ce qu’ils étaient censés faire, puis ils ont réalisé qu’être parents n’était pas ce à quoi ils s’attendaient. T’élever les a éloignés l’un de l’autre. »

« Les larmes coulent sur mes joues, camouflent ma vue.

-Je ne suis pas…

Je déglutis, mais les mots ne sortent pas. Je ne sais pas quel est mon problème. Il a raison. Toute personne normalement constituée parle sans hurler. Engage la conversation. Pose des questions. Sourit, plaisante.

Je secoue la tête, plus pour moi-même que pour lui, avant de murmurer :

-Je ne suis juste… pas habituée à…

-à quoi. Crache-t-il. Aux règles ? A un plafond de dépenses. Aux petits espaces ?

Une larme supplémentaire coule, et je m’oblige à retenir un sanglot.

-Aux corvées. Poursuit-il. Qu’est-ce qui est si différent dans cette maison de la tienne ? A quoi n’es-tu pas habituée.

-Aux gens ! lâché-je dans un cri. »

« Je craque. Je ferme les yeux, rends les armes, mon corps tremble et je libère mes sanglots. La colère, la douleur, l’épuisement qu’ils ont fait naître en moi, dans chaque parcelle de mon cerveau… J’ai désiré pendant si longtemps qu’ils me remarquent. Je n’ai vécu que pour ça. »

Black Ink Editions·Penelope Douglas

Credence de Penelope Douglas

Résumé :

Le roman de Pénélope Douglas, auteure best-seller du New York Times.

Tiernan n’a plus goût à rien. Oubliée dans un internat par ses parents trop obsédés par leur célébrité, elle s’est construite sans amour et sans repères, dans une solitude qui lui pèse.

Quand ils décèdent alors qu’elle n’a que dix-sept ans, elle a l’impression de s’éteindre avec eux, jusqu’à ce que Jake, le demi-frère de son père, accepte sa garde en attendant sa majorité.
Tiernan est ainsi envoyée chez lui et ses deux fils, Noah et Kaleb, qui vivent isolés dans les montagnes du Colorado.

L’arrivée de Tiernan va bouleverser les certitudes des trois hommes.
Ils ne pensaient pas recueillir une femme désirable et surtout, défendue.
Jake réalise les sentiments contraires qu’il nourrit pour elle, malgré son rôle de tuteur. Et il souhaite surtout la protéger de ses fils.
Noah rêve de liberté et risquerait de l’emmener loin de lui…
Kaleb, mutique et ténébreux, a une façon très particulière de traiter les femmes…

En retrait du monde, Tiernan tente de trouver sa place parmi eux. Jusqu’à ce que les limites deviennent floues pour elle aussi… et qu’elle réalise combien les règles sont faciles à briser quand personne ne vous regarde.

Elle les désire.
Ils la possèdent.
Mais un seul va l’aimer. D’une manière qu’elle n’aurait jamais cru possible.

Alors je tiens déjà à dire que si vous avez l’âme sensible, si dépasser les codes vous dérange ou encore si la psychologie est un frein pour vous, alors ne lisez pas ce roman. Car ce livre est du pur Penelope Douglas, une histoire qui dépassera les limites, que beaucoup ne cautionneront pas mais qui, à mon sens, délivre un fort message.

Il y a dans ce romans, quatre personnages importants. Quatre personnes au caractères différents, quatre âmes brisées et surtout une famille unie.

Tiernan est une jeune femme qui n’a jamais vécu au sein d’une famille chaleureuse, ses parents étaient des personnes bien égoïstes, un couple qui ont fait un enfant pensant que c’était ce qu’on attendait d’eux. De ce fait la jeune femme a eu plus d’amour d’étranger que de ses propres géniteurs, alors à leur décès, elle ne ressent pas la peine qu’elle devrait avoir, elle éprouve une rancœur qui la fait se refermer sur elle. L’occasion va se présenter de connaître une partie de sa famille par le biais du frère de son père car oui, âgée seulement de 17 ans, son oncle aura sa tutelle et lui proposera de venir vivre avec lui et ses deux fils le temps d’atteindre sa majorité et de partir faire ses études supérieures.

Nous avons du mal à cerner l’adolescente car même si elle aime la solitude, si le fait d’être seule ne la dérange en rien, elle va accepter l’offre de cet inconnu et emménager chez lui. Son attitude sera parfois enfantine, dans la contradiction mais elle va vite apprendre que vivre au sein d’une famille nécessite de mettre la main à la patte et surtout des sacrificies.

Jake est un homme qui n’a pas fait les meilleurs choix dans la vie, il a laissé les autres et notamment sa famille briser ses rêves. Cette famille dans laquelle il a grandi, il n’en a jamais voulu, on dit souvent qu’on ne choisit pas sa famille mais ses amis oui, ne sachant donc comment agir après la trahison des siens, il prendra la décision de partir et de ne plus garder de liens avec eux.

Il a construit sa vie dans le Colorado, à l’abri du regard des autres mais comme souvent ce qui se passe entre les quatre murs de notre foyer doit rester entre ces portes closes. Dès le départ il va se montrer comme la figure paternelle qu’à besoin cette nièce qu’il a recueilli à la mort de son frère. Lui qui a deux fils savait que ce serait dangereux de la faire venir chez lui, car il connait sa progéniture et il sait que ces deux-là risquent de dépasser les limites surtout durant ces mois où ils seront bloqués dans ces montagnes.

Mais il était loin d’imaginer que le trouble le gagnera lui aussi, comment faire pour garder ses distances quand cette dernière le défie avec ce regard de biche, quand il sent qu’elle renferme cette colère qui ne cherche qu’à éclater au premier reproche.

Lui apprendre la vie est un lourd fardeau, mais jour après jour la tentation sera plus grande, le fruit défendu a toujours meilleur goût.

« -Tu ne vas pas être mal à l’aise de m’avoir ici… oncle Jack ?

S’il détestait mon père, est-ce que je ne vais pas lui faire penser à lui ?

Son regard devient perçant, pourtant il répond d’un ton égal :

-Je ne vois pas ton père quand je te regarde, Tiernan.

Je reste immobile, sans savoir ce que cela signifie ou si c’est censé me rassurer. »

Noah, le plus jeune des frères Van der Berg est le plus détendus des trois, il est taquin, amusant et léger.  Mais il rêve de liberté, une liberté qui lui ai interdite. Il ne supporte plus de vivre dans le Colorado, il veut découvrir ce que le monde a à offrir.

Voir débarquer cette nouvelle cousine va faire basculer son univers, il va trouver en Tiernan, une alliée, une personne qui va se soucier de lui, qui sera présente pour l’aider et aussi, pour moi, le faire grandir.

Ses actes seront bien réfléchis, Noah aura cette once de manipulation qui fera fondre bien des glaciers.

Et la chaleur sera de rigueur dans ces moments froids, ces instants où les moments télé-plaid seront nos seuls contacts.

C’est un homme loyal, on peut compter sur lui et il saura s’effacer au profit de son frère qui montrera plus qu’une fois son attirance pour Tiernan.

Mais le lien qui l’uni avec cette cousine est essentiel pour lui, c’est un peu sa bouée de secours, grâce à elle il ne se sent plus aussi perdu, aussi en colère. Elle est lui, elle a vécu entourée de monde tout en ressentant cette solitude qui les ronge.

« Ce n’était pas juste un moyen de m’échapper, Noah. Non, ce n’était en rien le cas. C’était une connexion.

Un lien que je partage avec lui, probablement plus fort qu’avec n’importe qui ici. Personne ne l’a jamais aimé suffisamment. »

Kaleb, vous l’aurez compris, c’est le sauvage par excellence, il ne parle pas, au sens propre, il a vécu un traumatisme qui l’a marqué depuis son enfance. Et je peux vous dire que j’en ai eu les larmes aux yeux. Mais attention, ça n’excuse en rien ses actes, sa manière d’être pour autant mais quand on sait enfin par quoi il est passé, on compatit. Dans son esprit ce sera l’incompréhension la plus totale, lui qui a l’habitude de vivre comme bon lui semble, de s’isoler au pic, d’être le plus ténébreux possible avec la gente féminine perdra ses repères quand Tiernan débarquera dans son foyer. Leur première rencontre sera dérangeante, certes, mais essentielle pour donner le ton à leur relation.

Agir autrement qu’un animal, Kaleb ne le sait pas, ses actes seront maladroits, parfois dérangeant ou encore dangereux mais au fond de lui seul son désir sera de protéger cette femme, autant des autres que de lui-même. Voir ces hommes qui pourraient profiter de Tiernan fera ressortir de lui ses plus bas instincts.

« Il opère un demi-tour, ses yeux percutent les miens avec violence. »

Alors oui ce roman n’est pas dans les codes, il va vous bousculer mais je trouve que la psychologie des personnages est très bien menée, on va apprendre à surmonter les préjugés. Enfermés pour plusieurs mois sans possibilités de descendre en ville avec seul compagnie les membres de nos familles, la vie sera plus compliquée que d’habitude. Chacun va devoir prendre sur lui pour faciliter l’entente. Mais la tension sera plus que palpable car entre une jeune femme dont la proximité des hommes troublera son esprit et ces dites hommes qui n’ont plus vécu avec le sexe opposé depuis des années, il sera difficile de garder l’esprit clair.

C’est pour moi un très bon livre, il nous en apprend beaucoup. Je ne cautionne en rien certains actes mais ils étaient essentiels pour le déroulé de cette histoire. Sans mentir j’attendais un dénouement de fou qui aurait mis tous retourner, qui nous aurait bluffé mais il n’est pas arrivé.

Même si la protagoniste féminine est très jeune, elle a su prendre les décisions qui s’imposées et ce malgré l’évolution de son avenir qui étais incertain.

Nous disons souvent qu’il ne faut pas se fier aux qu’on dira-t-on, néanmoins, les normes de la société nous obligent à faire attention à ce qui nous entoure.

Dans le grand froid, ce n’est pas des loups ou des ours dont on doit avoir peur.

Je félicite l’auteure qui aime nous offrir des romans toujours aux portes de la légalité, des œuvres de fiction, le rappelons-nous, et des livres poignants.

On tourne les pages sans s’en rendre compte, on se dit toujours aller encore un chapitre et même si on veut faire une pause, on est tellement happé que lâcher le roman avant la dernière page n’est pas envisageable.

Un achat que je ne regrette en rien, un roman que je recommande mais pour un public averti.

  • Nombre de page : 661
  • Editeur : Black Ink
  • Prix Ebook : 6,99 euros
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