Ce roman fut une révélation, on est dans les ténèbres mais aussi dans la perfidie. Tout du long on cherche à comprendre les raisons qui poussent une famille à rejeter un des leurs, on n’ose imaginer la douleur de Marlon, ce jeune homme qui a perdu son innocence et qui ne trouve sa place nulle part mais ça c’est avant sa rencontre avec Franco. Son futur beau-frère qui réveille en lui autre chose que le dégoût. Il va devenir son meilleur allier contre ce monde qui ne le pas protégé.
Ce roman a été mon coup de cœur de mes lectures du mois d’août 2023, j’ai lu beaucoup de romans et de très bons. Mais Zombie Boy a réveillé en moi ces émotions intenses, Marlon a su toucher mon cœur, le percuter de plein fouet et le craqueler.
Encore aujourd’hui je me demande comment des personnes peuvent être aussi inhumaines.
Ce MM est un des meilleurs que j’ai lu ces dxi dernières années.
Un vrai bijou, une belle plume, des étincelles pour cette histoire profondément touchante. Et pour finir je dirais simplement que je veux des coquelicots dans ma vie.
Mon avis complet ici : Zombie Boy de Morgane Rugraff
« Son paquet de Marlboro ouvert, Marlon me fixe sans ciller. J’hésite, suspendu à ses prunelles noires qui vrillent les miennes. Il a beau faire sombre, ses pupilles brillent si fort que j’ai l’impression qu’elles brûlent. Qu’elles me brûlent et traversent chaque couche de ma peau… Troublé, j’abdique et me saisis d’une clope, la gorge sèche. »
« Je me lève pour sortir mon paquet et le lui jette sur les genoux, avant de me rallonger dans un soupir. Ce foutu soleil est entrain de me brûler la rétine. Je suis un oiseau de nuit, un rapace solitaire en quête de charognes tout aussi malades que moi, tout aussi corrompues. Je suis Zombie Boy… »
« Le gosse assis dans cet immense 4×4 aux sièges immaculés n’était plus qu’un fragment du gamin « d’avant ». C’est ce jour-là qu’est né Zombie Boy.
Un gamin perdu, un homme fracturé en devenir. Un esprit mort dans un corps bien vivant. Une âme pure, souillée en seulement cent-vingt-quatre secondes. »
« Si seulement tu voyais avec ta conscience, et non pas avec ton putain de cœur qui se trompe, te fourvoie, et ne te sert à rien. Si seulement tu pouvais lui apprendre que ce n’est pas ça le véritable amour.
Fais place, Démon. Ouvre tes ailes. Brise ma cage thoracique, éclate ma poitrine béante et viens te lover dans mes bras meurtris. Ce soir, je quitte le sol de mon enfer pour quelques jours, le temps de fouler la terre des Hommes et de rafler quelques lumières au passage. »
« Six mois, c’est à la fois très long et très court. Le temps défile de manière aléatoire selon les évènements. Six mois que j’ai mis une partie de mes souvenirs sur off. Six mois que je me demande encore pourquoi Marlon a foutu le camp au cours de cette nuit. Six mois que je me force à oublier son putain de prénom, le timbre rauque de sa voix, la façon dont il tenait ses clopes… et cette étrange – mais brûlante – sensation qu’il m’a laissée au fond du bide et qui ressurgit les soirs de solitudes. Six mois que je ne sais pas comment combler cette absence. »
« J’ai jamais réussi à garder quelqu’un près de moi sans le briser, Franco. J’aime dans la douleur, dans la noirceur, quand tout est plus sombre. Plus froid. Parce que c’est toujours dans ces moments-là que la lumière explose dans ma tête, éclate, et qu’elle est la plus belle. J’aime quand ça fait mal, j’aime quand ça me fracasse ! Parce que ça me permet d’oublier tout ce qui me fout en l’air, pour quelque temps. »
« Il pivote pour me faire face, et je pourrais me damner devant cette vision si parfaite qu’elle en devient apocalyptique, car il n’y a que dans mes pires cauchemars que vivent de pareilles créatures. Je le déteste d’être si beau. Je le hais d’être si pur ! Je l’exècre de me considérer avec tant de confiance dans le regard ! Mais je l’aime de m’offrir un peu de sa lumière et de plonger dans mes ténèbres. »